interview au quotidien La Provence publié le 11 mai 2011.
Cher(e) ami(e),
Il y a maintenant un peu plus de trois ans, j’étais élue conseillère municipale et conseillère des 6ème et 8ème arrondissements. Comme je m’y étais engagée, je souhaite vous informer du travail que j’ai pu mené certes, de manière non exhaustive, mais qui permettra de faire un bilan à mi-mandat. Ce bilan beaucoup d’entre vous le connaissent déjà puisque nombreux sont ceux qui me lisent régulièrement sur mon blog ou qui me rencontrent lors de divers évènements.
Mon action première, même dans la minorité, a été de faire ressortir les engagements développés collectivement lors de la campagne électorale. Il fallait consolider des bases pour le futur dans ce secteur.
Mon implantation dans ces arrondissements a pu se faire grâce à l’écoute, la participation dans les associations de quartiers et les CIQ. Ce travail a été rendu possible par la présence et l’action de tous ceux qui militent depuis des années dans ce secteur et qui ont toujours été présents. Pour vous mais aussi pour les habitants de ces arrondissements qui attendent et espèrent une mobilisation de ma part, il n’est pas possible de laisser tomber.
Si je m’en doutais, je ne mesurais pas à quel point la gauche et plus particulièrement le Parti Socialiste étaient attendus dans ce secteur. Ce serait abandonner des personnes qui, sans notre relais, seraient laissés pour compte par la majorité municipale actuelle. Ce sentiment est parfois déjà ancré en eux. Par un travail de fourmi, j’ai affirmé la présence du Parti Socialiste à leurs côtés et aussi présenter une opposition construite au maire de secteur.
Je peux être fière des combats que nous avons menés, par exemple aux côtés des salariées des 3 Suisses, des travailleurs de l’usine Légré Mante et des salariés de Monoprix.
En mobilisant les habitants de ces quartiers et les marseillais, la presse, les élus, les partis politiques, nous avons réussi collectivement à leur apporter du soutien et quelques victoires.
En 2009, nous nous sommes mobilisés contre la fermeture du centre d’appel des 3 Suisses de Marseille. 79 salariés sur le carreau, avec pour seule issue : accepter de partir hors de France. Nous avons dénoncé fermement l’attitude honteuse des dirigeants profitant de la crise pour faire accepter cette délocalisation. Nous nous sommes battus pour médiatiser leur situation notamment lors du meeting des européennes en présence de Martine Aubry. L’intervention d’une des déléguées syndicales et sa médiatisation a ainsi contribué à la négociation d’un plan de licenciements plus favorable aux salariées.
Le 05 novembre 2009, j’ai organisé avec d’autres élus du secteur un meeting de soutien aux salariés de l’usine Legré Mante. Cette soirée a réuni plus de 200 personnes à la Madrague-Montredon. Notre pétition a recueilli des milliers de signataires. Cependant, et malgré une présence soutenue, nous n’avons pas pu empêcher la fermeture de l’usine. Mais nous avions raison lorsque nous dénoncions le fait que l’immobilisme de la droite face à la situation de cette usine masquait certainement de sombres idées. Nous savons maintenant que le fameux projet immobilier que réfutaient les élus UMP est en fait réalité. Aujourd’hui le combat continue et je me suis associée aux habitants du quartier qui dénoncent ce projet immobilier afin qu’il ne voit pas le jour.
Ces combats méritent d’être menés comme le prouve la victoire des salariés du Monoprix Rond Point du Prado. Ils ont obtenu gains de cause et ont pu reprendre le travail dans de bonnes conditions. Le sourire en prime grâce à la quête que nous avions organisée avec la fédération socialiste et que nous avions partagée entre les salariés de la Canebière et du Prado lors des assises militantes du PS 13 du 02 octobre.
De ces trois combats, je retiens que notre secteur n’est pas épargné par les conflits sociaux. Ils sont simplement moins visibles. Ils ne sont pas moins durs non plus. A chaque fois, il a fallu faire face aux forces de police. Bien entendu, il ne s’agit pas de les incriminer, ils ne font que leur travail, mais je n’oublierai jamais la tristesse et l’indignation de ses salariés obligés de quitter leur lieu de travail.
Ainsi, si la force du combat est la même, il y a comme une certaine pudeur dans nos arrondissements comme, si cela ne se faisait pas dans le 6/8. Il suffit donc à la droite de faire comme si elle ne voyait rien. Face à la presse, elle ne cesse de répéter qu’elle ne peut rien faire et les habitants, à force, de le croire.
Par notre combat collectif, nous avons montré que la résignation n’a pas lieu d’être en politique. En accompagnant ceux qui ont eu le courage de se révolter dans ces quartiers, que l’on croit si paisible et où la misère n’a pas lieu d’être, nous avons fait la preuve que rien n’est immuable au contraire.
Ce fut le cas dans mon soutien pour le centre social « Mer et colline ». Notre mobilisation a fait reculer la droite qui voulait supprimer dans ce centre le dispositif PAPEJ (Point d’Accompagnement Prioritaire à l’Emploi des Jeunes). Je pense aussi aux postiers du 8ème. Quelques temps après la venue de Laurent Fabius pour leur apporter le soutien du PS, comme par hasard, une négociation avait lieu.
J’aurais pu aussi parler de tout le reste : les réunions de CIQ, réunions associatives, où j’ai pu me tenir informée des problèmes des habitants, écouter les revendications de chacun et les inaugurations comme dernièrement celle de l’école-collège Melizan-Fiolle-Puget ou de l’Université du temps libre. Il ne s’agit pas de faire un bilan exhaustif de toutes les actions que j’ai menées tout au long de ces trois années. Des combats qui ne sont pas encore terminés aujourd’hui et que nous devons continuer, comme les problèmes d’inscription scolaire et la grève des postiers dans le 6ème arrondissement.
J’aurais pu faire le point sur mon travail moins public mais tout aussi intense en tant que vice-présidente du groupe Faire Gagner Marseille. À ce titre, je vous invite à consulter régulièrement mon Blog www.nathaliepigamo.com. Vous y trouverez mes interventions lors des différents conseils municipaux. A de nombreuses reprises, je me suis exprimée sur les finances de notre ville, sujet crucial pour l’avenir des marseillais.
Mais, j’ai voulu axer ce premier bilan sur les principaux combats qui m’ont le plus bouleversée, le plus appris, ceux qui font croire en l’utilité d’un( e) élu( e) et de la politique.
Ces combats se sont menés dans ces arrondissements que j’aime profondément. Je reste persuadée qu’il n’y a pas de forteresses imprenables et que beaucoup d’habitants dans ces arrondissements, où douceur de vivre et charme sont les maîtres mots, attendent du Parti Socialiste. Si l’UMP transforme en profondeur ces quartiers, expulsant les chibanis pour construire des logements luxueux, s’il s’agit toujours d’un des secteurs les plus faibles en offre de logements sociaux, je sais qu’il bouge aussi dans le bon sens et qu’une opposition crédible, constructive et efficace est obligatoire.
Nous sommes dans une ville où la réalité économique et sociale est difficile pour beaucoup et il reste énormément à faire pour améliorer la vie de nos concitoyens.
C’est pourquoi, je suis plus déterminée que jamais à accomplir le mandat que les électeurs m’ont confié avec toute l’honnêteté et l’engagement nécessaires.
Parce ce que c’est dans la proximité, la transparence, le travail et la concertation que je conçois mon rôle d’élue, j’ai décidé de créer un club de réflexion sur notre secteur.
À trois ans des prochaines échéances municipales, je pense que l’heure est venue de définir et de discuter de nos projets de demain pour Marseille et nos arrondissements. Il sera ainsi l’occasion pour moi de vous tenir au courant des dossiers municipaux, et de mon travail. Il sera pour vous l’occasion de me saisir de vos projets, de vos idées, de vos préoccupations et de vos attentes aussi.
Ouvert à tous et pour tous, il deviendra le laboratoire d’idées de la gauche pour faire gagner le 6/8.
Plus que jamais déterminée à continuer le combat dans nos arrondissements, convaincue qu’il existe une politique meilleure et plus juste pour la ville de Marseille, je vous donne rendez vous très vite, sur le terrain.